La question qui est au cœur de ce livre est celle des rapports entre structures économiques et structures ethniques à La Réunion … pour autant qu’elles puissent être repérées car, au fil du temps, un brassage des populations s’est produit qui a donné naissance à une société très métissée de sorte qu’il n’est pas toujours aisé de dire à quel groupe ethnique appartient telle ou telle personne.
Les Réunionnais distinguent pourtant plusieurs groupes ethniques qu’ils désignent sous les noms de « Cafres » (ou Kaf), « Malbars », « Zarabs », « Sinois » et Blancs, ces derniers étant subdivisés en Gros-Blancs, Yabs (ou Petits-Blancs) et Zoreils (métropolitains récemment arrivés à La Réunion).
À la veille de la départementalisation, il n’y a pratiquement pas de Zoreils et le rapport entre structure économique et structure ethnique est étroit :
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les Gros-Blancs sont les propriétaires des domaines sucriers et des maisons d’import-export les plus importantes de l’île ; ils sont peu nombreux et occupent le sommet de la pyramide sociale.
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Les Petits-Blancs, qui forment une population beaucoup plus nombreuse que celle des Gros-Blancs, vivent très pauvrement dans les Hauts de l’île en s’adonnant aux cultures vivrières et, à partir de la fin du 19ème siècle, en produisant des huiles essentielles.
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Les descendants des esclaves ou des engagés d’origine africaine (Cafres) ou importés d’Inde (Malbars) et de Madagascar forment la masse des colons partiaires qui cultivent la canne et celle des ouvriers qui travaillent dans les usines et les chantiers.
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Les Indo-Musulmans (Zarabs) et Chinois installés comme petits boutiquiers ou colporteurs diffusent les objets courants dans toute l’île.
La structure économico-ethnico-sociale de l’île peut être représentée par le schéma ci-après dans lequel les métis occupent toute la place laissée par les autres groupes ethniques.
Plusieurs évaluations des effectifs des divers groupes ethniques existent. Concernant le début des années 1960, une étude indique que la population de La Réunion comprenait :
« grosso-modo plus de 100 000 Blancs (en majorité des Petits-Blancs) auxquels s’ajoutaient environ 5 000 Français de métropole (Zoreils), 130 000 Noirs et métis, moins de 100 000 « Malabars », 4 000 à 5 000 « Zarabs », c’est-à-dire musulmans d’origine indienne, 12 000 à 15 000 Chinois et descendants de Chinois ».
Extrait de l’introduction de l’ouvrage de M. HO Hai Quang :
Destins de familles, interculturalité & économie – 38 chefs d’entreprises témoignent– Ile de La Réunion 1960/2000 – 277 pages – format 25 x 18 cm
© Editions POISSON ROUGE.oi – 2012
L’AUTEUR
Docteur d’État en sciences économiques et maître de conférences à l’Université de La Réunion M. HO Hai Quang est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur l’économie et l’histoire économique de La Réunion et des îles de l’océan Indien. Depuis 2008, il anime l’association Orange DiHoxyn, association humanitaire ouverte à tous ceux qui désirent porter secours aux victimes vietnamiennes de l’Agent Orange.
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